L'adénosine

Qu'est ce que l'adénosine ?

L'adénosine est un nucléoside, un acide aminé, formé à partir de l'adénine lorsqu'elle est attachée à un noyau ribose. Elle est présente dans tout le corps et notamment dans le cerveau. L'image ci-dessous représente l'adénosine.

L'adénosine associe l'adénine et un ribose. © Wikimedia, domaine public

Réprésentation moléculaire 3D et formule développée de l'adénosine

Sa formule brute est C10 H13 N5 O4

Il existe trois formes d'adénosine qui jouent un rôle important dans le métabolisme :
 

- L'adénosine triphosphate ou ATP est aussi un nucléotide. Il est constitué de l'adénine, du ribose et de trois groupes phosphates reliés par deux liaisons pyrophosphate. L'ATP est présent dans tout le corps et joue un rôle dans le transfert d'énergie.

- L'adénosine diphosphate appelé aussi ADP est un nucléotide qui est constitué de l'adénine, du ribose, et deux groupes phosphates reliés par une liaison pyrophosphate.

- L'adénosine monophosphate ou AMP est également un nucléotide qui est constitué de l'adénine, du ribose et d'un groupe phosphate. L'adénosine monophosphate joue un rôle dans la transduction de signaux, un mécanisme par lequel une cellule répond à l'information qu'elle reçoit.

L'adénosine peut agir sur quatre types différents de récepteurs qui sont les suivantes: le récepteur A1 de l'adénosine, le récepteur A2a de l'adénosine, le récepteur A2b de l'adénosine et le récepteur A3 de l'adénosine.

 

Une étude réalisée sur des souris, menée par Maiken Nedergaar, neuroscientifique à l'Université de Rochester à New York montre « qu'il existe un mécanisme biologique claire derrière l'acupuncture » (citation de Maiken Nedergaar)

Maiken Nedergaar mène des séances d'acupuncture d'une durée d' une demi-heure pour chaque souris. Après avoir induit de la douleur dans les pattes arrière droite d'une souris, elle insère une aiguille d'acupuncture dans un endroit situé en dessus du genou. Toutes les cinq minutes, elle tourne l'aiguille selon une méthode traditionnelle. Après le traitement, elle a prélevé, dans la zone piquée, un peu du liquide dans le but de mesurer la teneur en adénosine. Elle remarque ainsi que le taux d'adénosine est 24 fois plus grand qu'au départ.

Par ailleurs, les scientifiques remarquent qu'après le traitement, les souris prenaient plus de temps à comprendre qu'on leur a touché leur patte; cela a duré environ une heure après le traitement. L'équipe a donc constaté que la douleur des souris a été atténuée après les séances d'acupuncture.

Pour vérifier si c'était bien l'adénosine qui expliquait l'efficacité de l'acupuncture, les scientifiques ont fait la même expérience sur des souris qui sont génétiquement incapables d'utiliser l'adénosine (elles n'ont pas le gène qui permet de synthétiser les récepteurs indispensables à l'action antalgique de la molécule). Après l'expérience, ils remarquent que la douleur est toujours restée sur les souris qui sont incapables de coder le récepteur A1 de l'adénosine car lorsqu'ils touchaient la patte de ces souris ; celles-ci rétractent vite sa patte.
Les chercheurs concluent donc que l'invalidation du gène codant le récepteur A1 de l'adénosine rend les souris plus sensibles à la douleur.

Les récepteurs A1 de l'adénosine se trouvent principalement dans le cerveau, le cœur, les adipocytes, le rein, les hippocampes, le cortex, les neutrophiles et dans les muscles lisses situés au niveau de l'appareil respiratoire.

Les scientifiques ont ensuite injecté directement un agoniste du récepteur d'adénosine A1 dans la patte de la souris. Ils obtiennent, par la suite, les même résultats que ceux observés au tout début de l'expérience après un traitement d'acupuncture.

Par la suite, les scientifiques ont utilisé un médicament appelé la desoxycoformycine, (qui permet de lutter contre la leucémie) , dans le but de ralentir la disparition de l'adénosine dans les cellules musculaires. Avec ce médicament, les chercheurs constatent que les effets de l'acupuncture se maintiennent trois fois plus longtemps.

Conclusion de l'étude

L'étude de Maiken Nedergaar a découvert un des mécanismes qui étaient responsable de l'efficacité de l'acupuncture. D'après cette étude, les scientifiques ont constaté que l'insertion des aiguilles sur certains endroits appelés, les points d'acupuncture, entraînerait la synthèse de l'adénosine qui est une molécule antidouleur. Mais cette molécule nécessite l'expression du récepteur A1 de l'adénosine, pour que l'acupuncture soit efficace. Cette chaîne moléculaire pourrait donc expliquer le soulagement des maux de tête après une/ou des séance(s) d'acupuncture.

Par ailleurs, Maiken Nedergaar a montré à travers cette étude, que l'acupuncture peut-être améliorée par la médecine occidentale puisqu'en ajoutant de la desoxycoformycine, les effets antalgiques de l'acupuncture seront maintenus trois fois plus longtemps. En conclusion, les scientifiques ont montré que l'adénosine, qui résulte de l'expression du récepteur A1 de l'adénosine, est responsable des effets antalgiques de l'acupuncture sur des souris.

 

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                                    (Les endorphines)